En lycée professionnel, certains enseignements offrent l’opportunité d’une co-intervention sur des lieux d’apprentissages extérieurs. C’est l’occasion d’ancrer l’approche mathématique dans le vécu d’une expérience sensible et concrète.

Dix heures, un frais matin du mois de mars. Il fait encore froid sur les collines de l’Artois. Un dernier frimas d’hiver semble lentement capituler face au pâle soleil du Nord. Déjà l’herbe courte se libère du carcan de givre sous le pas pressé d’adolescents pour le moins motivés.

Les élèves du lycée professionnel le plus proche sont face au principal parc éolien terrestre de France. Déjà l’ombre des mats zèbre le sol et permettra l’activité du jour. Car nous sommes ici en cours de mathématiques. Le vaste horizon a éloigné les murs de la salle de classe, la rotation des pales a remplacé le souffle du vidéoprojecteur et, en lieu et place des pupitres, se plantent et s’ajustent les théodolites empruntés au domaine professionnel. 

Au même instant, sept cent cinquante kilomètres plus au Sud (739 précisément), les élèves d’un autre lycée professionnel du bâtiment se mettent en branle. Eux aussi sont accompagnés de leur professeur de mathématiques, eux aussi sont munis d’instruments familiers des plateaux techniques : télémètre, décamètre, niveau à bulle, fil à plomb, pointeur laser… Eux aussi ont quitté leur salle de classe pour gagner le même soleil qui semble pourtant ici plus chaud.

Tout le ... Lire la suite