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Les conditions de la réussite

Cassiopée Cunibil

Dans l'idée, le laboratoire se veut un facilitateur pour le développement professionnel et le partage d'expérience. Il représente une autre façon de concevoir la formation continue des enseignants de mathématiques, en parallèle avec les dispositifs déjà en place.

 

Rechercher les talents

En jetant un œil à l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale concernés par les mathématiques, on trouve des enseignants moteurs, comme ceux qui organisent des actions originales auprès de leurs élèves, ceux qui partagent une réflexion sur la pédagogie ou les ressources via Internet ou les groupes IREM. D’autres sont actifs de diverses manières : en assistant à des conférences ou des colloques grand public, en reprenant des études pour se former dans des cursus universitaires (c’est le cas, en particulier des formations lourdes autour du numérique), en faisant participer leurs élèves à des concours, rallyes, conférences, sorties, en conjuguant leur métier avec leur passion, d’innombrables domaines offrant des opportunités de liens avec les mathématiques (jeux, bridge, danse, plongée…). Tout aussi décisifs sont les anciens enseignants (inspecteurs, proviseurs, CPE…) qui ont intégré dans leur nouvelles fonctions tout leur intérêt pour les mathématiques. Aux alentours, enfin, certains occupent des postes qui leur permettent d’intervenir en faveur des mathématiques. On pense en particulier aux élus qui s’engagent dans des actions vers les écoles ou des événements grand public. 

Ce sont tous ces talents que la mission Villani–Torossian s’est fixé pour objectif de repérer dans le but de fédérer des bonnes volontés, la structure des labos devant permettre leur mise en relation et faciliter les synergies. Le pari est lancé qu’en mettant en avant les actions déjà existantes, émergera l’envie d’en insuffler de nouvelles.

 

La convivialité : une nécessité

Il ne suffit pas d’obliger des enseignants à travailler ensemble pour leur donner envie de le faire. L’expérience des EPI devrait alerter. 

Première nécessité : installer de la convivialité. Un labo de maths est un lieu de vie. Un endroit où l’on a envie de se rendre pendant son temps libre (canapés et cafetière sont les bienvenus) et non une salle à l’écart de tous où l’on s’enferme avec ses collègues le jeudi de 11 à 12 parce que l’emploi du temps a prévu ce créneau en barrette. Un lieu ouvert sur l’extérieur est un lieu accueillant où l’on a envie d’inviter, que ce soit des collègues d’autres disciplines, d’autres établissements ou des chercheurs de l’université. 

Ce qui semble se développer le mieux en matière de labos, ce sont des projets reposant sur du volontariat – à ne pas confondre avec le bénévolat – qui correspondent à des traditions déjà établies de travail en équipe. C’est le cas, par exemple, du laboratoire de Gennevilliers, des établissements d’enseignement professionnel, et, très probablement, des équipes qui ont des relations fortes avec les IREM  ou qui sont déjà structurées autour d’un projet.

 

Un pilote dans chaque avion

Suite au fameux rapport, chaque académie s’est dotée d’un « chargé de mission académique Villani–Torossian ». Il s’agit généralement d’un IPR, mais pas forcément. 

Sa mission se décline en quatre axes :

mettre en place un réseau de référents mathématiques pour les enseignants du premier degré ; 

recenser les clubs scolaires en lien avec les maths ou l’informatique ;

participer à la réflexion sur les enseignements de maths dans les filières non scientifiques du supérieur ;

créer des laboratoires de maths.

Le pilotage académique des labos passe par les réunions avec les équipes volontaires pour désigner les établissements pilotes qui vont tester le projet, aider à sa construction, en suivre l’avancement. L’objectif est d’être capable de repérer les conditions de réussite ou les causes de difficultés en vue d’étendre le concept à toute l’académie.